La
Verne
En ce temps-là le monde était souple et élastique , léger , rapide , changeant ...
Dans le lit de la rivière je sautais de pierre en pierre ; en équilibre : recherché , perdu , retrouvé comme dans une danse sauvage ...
Je respirais de toutes mes forces cet air brûlant et parfumé du maquis des Maures : a cause de la chaleur , les piles de mon Nikon avaient coulé !
En ce temps-là je n'emportais pas d'eau avec moi : je restais des heures sans boire , trompant ma soif avec des aiguilles de pin ,des baies de myrte ou des feuilles de laurier ; parfois , quelle aubaine ! des mures bien granuleuses que leur position haute interdisait aux renards mais pas aux geais qui menaient grand tapage tout au long de la journée !
C'était : La Verne , ma rivière , a moi seul car je n'y ai jamais rencontré personne d'humain !
Dans ces fonds rocheux et brûlants , je ne me sentais pas seul , j'étais dans le ventre de la Nature qui déroulait ses merveilles devant mes yeux .
Je crois qu'alors , j'étais parfaitement heureux !
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